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Forts d’un héritage horloger, d’une maîtrise dans le domaine des complications et guidés par une volonté créatrice de tous les instants, Greubel et Forsey, se sont unis dans une optique ambitieuse : faire évoluer la montre mécanique par des inventions.
Avec cette ambitieuse idée motrice, des créations novatrices raffinées et à la finition exemplaire ont vu le jour. Petit tour de cadran chez des ténors en la matière, à La Chaux-de-Fonds…
Des tourbillons à en avoir le tournis
Les deux hommes, après avoir collaboré chez Audemars-Piguet, fondent leur société de développement de complications pour de grands noms de la haute horlogerie. Forts de cette assise, ils décidèrent par la suite de lancer leurs propres gammes de garde-temps. Plaçant d’emblée la barre à un niveau élevé, ils se donnent alors comme ambition de créer uniquement des montres améliorant la complication qu’elle met en avant.
Le premier défi relevé touche ni plus ni moins qu’à la régulation par tourbillon, celle-là même inventée par Breguet. Forts du constat que cette régulation, étudiée à l’époque pour les montres gousset, fonctionne idéalement en position verticale, puisque influencée par la gravité terrestre, ils décident de lui donner une inclinaison. Leurs expérimentations les mènent naturellement au constat qu’une inclinaison supérieure à 20° donne déjà un bon compromis en termes d’amélioration de la précision de régulation du tourbillon.
Depuis 2004, leur apport pour la haute horlogerie technique est véritablement exceptionnel. Leur première invention, la Double Tourbillon 30° répond aux exigences du porter de la montre-bracelet, en introduisant une construction inédite en horlogerie : un double tourbillon doté d’une seconde cage inclinée de 30 degrés à l’intérieur de la première. Si le mouvement est spectaculaire, puisque le double tourbillon est totalement visible, l’apport de ce système augmente sa performance dans les positions extrêmes, ce avec un encombrement moindre et une taille de système optimale. Pour mieux se représenter ce mécanisme, il faut imaginer un ensemble de 128 pièces composant les 2 tourbillons, la cage du grand accomplissant une révolution en 4 minutes et le petit incliné en 60 secondes, le tout représentant un poids de 1,17 grammes.
Non contents de cet apport, dans une quête de perfection de tous les instants et avec toujours l’innovation en point de mire, leur seconde invention allait prendre forme sous les traits d’un mouvement à quadruple tourbillon. Intégrant les 2 doubles cages grâce à l’asymétrie du boîtier qui reste parfaitement esthétique, l’ensemble reçoit un dispositif mécanique bien connu, le différentiel. Certes, le principe de celui-ci mis en œuvre dans l’automobile est maîtrisé, mais lorsque l’on l’adapte à des mécanismes de si petite taille, l’exploit est à souligner. Ce différentiel, sphérique qui plus est, permet une régulation encore plus poussée, puisqu’il réalise une moyenne de la correction des doubles tourbillons, divisant les éventuelles variations par deux.
Pour lutter contre la force d’attraction, solutionnée par les 2 premières inventions en la moyenne des écarts grâce à la position des tourbillons, une alternative se présentait. Jouer de vitesse dans le tourbillon, en augmentant la vitesse de celui-ci, afin de rester le moins longtemps possible dans les positions critiques. C’est ainsi qu’est née la 3e invention, sous la forme d’un nouveau modèle nommé Tourbillon 24 Secondes Incliné. Comme son nom l’indique, il effectue une révolution globale en 24 secondes, grâce à sa vitesse de fonctionnement multipliée par un saut de cage 2,5 fois plus grand que ses prédécesseurs. Malgré les contraintes mécaniques impliquées, ce dernier tourbillon composé de 88 composants ne pèse finalement que 0,39 gramme, réduisant ainsi son inertie.
Outre ces modèles manufacturés en très petites séries, puisque réalisés à 2 ou trois exemplaires par mois, un modèle Double Tourbillon 30° Secret, au mécanisme visible uniquement à l’arrière, ainsi qu’une série limitée à 11 exemplaires en exécution or, or blanc et platine du modèle Invention Pièce 1 sont de la partie. Ce dernier, voué à la mise en avant de la première invention offre à l’œil une magnifique montre-bracelet de 36,4 mm où l’attention se focalise sur le tourbillon. Son dos est totalement gravé de son histoire, que son possesseur peut découvrir dans son intégralité grâce à une loupe...
... Et une finition hors pair
Bien que l’attrait premier de ces bijoux de mécanique horlogère se fasse tout d’abord ressentir dans leur technicité particulière, il convient de souligner l’excellence de leurs finitions. D’une qualité exceptionnelle, les boîtiers en or ou platine, disposent de bons nombres de composants à la finition particulière. Ainsi, les grandes platines en maillechorts grenés ou perlés en sont les témoins criants, alors que des détails tels les flancs des modèles martelés à la main démontrent le savoir faire d’horlogers et d’habilleurs de talent.
Une chose est certaine, avec leur rythme d’apports dans l’évolution créative de la montre mécanique, il est certain que Greubel et Forsey nous réservent encore de bien belles créations. Avec les manifestations horlogères arrivant à grands pas, les amateurs risquent d’avoir quelques bonnes surprises en avril...
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