Linde Werdelin : Deux passionnés de ski se lancent dans l'horlogerie de l'extrême
 
Le 26-03-2008

Deux passionnés de ski se lancent dans l'horlogerie de l'extrême

Créée par deux amis d’enfance, la marque danoise Linde Werdelin se focalise sur la montre sport dite «utile».

Voici la belle histoire de Linde Werdelin, une marque horlogère danoise créée à Londres en 2002 par deux amis d’enfance. Linde Werdelin, ce nom ne vous dit certainement pas grand chose. Les deux compères n’ont sorti qu’une seule montre, il y a deux ans. Mais ils font déjà référence dans le milieu très confidentiel des professionnels de l’horlogerie. A Genève, les voyageurs ont également pu découvrir Linde Werdelin au travers de leurs affiches géantes déployées ces derniers mois au cœur de l’aéroport de Cointrin.
Un support marketing soigneusement choisi pour ses passagers passionnés de sports d’hiver, la clientèle cible de l’entreprise. Car Linde Werdelin n’est pas une marque horlogère comme les autres. Concentrée sur les montres de sport haut de gamme, elle privilégie les fonctions utiles aux sportifs, telles que la mesure du rythme cardiaque ou les conditions météorologiques.

Passions communes

Car Morten Linde et Jorn Werdelin sont eux aussi fervents de sports extrêmes. Des fans de montres aussi. Deux passions qu’ils partagent depuis leur tendre enfance au Danemark. Pour Jorn Werdelin, l’horlogerie est un peu une histoire de famille. Son arrière grand-père était un forgeron de renom à Aalborg. Son grand-père, un orfèvre, a ouvert la première boutique familiale. Un business à succès bientôt repris par son père qui élargit l’affaire en ouvrant d’autres magasins à Copenhague. Baignant dans ce milieu, Jorn Werdelin se découvre très tôt un intérêt pour les montres. A 14 ans, il s’offre la première pièce de sa collection, une Cartier Santos Octogonal.
Un modèle qu’apprécie également Morten Linde, collectionneur amateur de montres prestigieuses. Littéralement féru d’horlogerie, Morten Linde nourrit depuis son plus jeune âge le rêve de créer ses propres garde-temps. En 1993, fort de 4 créations horlogères personnelles, le jeune homme décide de se rendre à la Foire de Bâle. Seul, il démarche des marques prestigieuses telles que Tag Heuer et même le grand Patek Philippe. Une audace rentable puisque les manufactures lui passent plusieurs commandes.
L’idéal horloger de Morten Linde se trouve dans la simplicité: concevoir une montre dans des matériaux nobles et résistants et avec un design certes élégant mais dont la fonction première est d’être utile à son propriétaire. «Rendre un objet beau n’est pas sorcier, explique-t-il. Mais l’intérêt n’est pas là.»

Chute bénéfique

Là où bon nombre de marques ne misent que sur la forme, Linde Werdelin s’attache ainsi au fond des choses. Skieurs émérites depuis l’âge de 6 ans, les deux Danois dévalent les pistes des Alpes pendant toute leur enfance. Puis la vie adulte les éloigne. Jorn devient banquier d’affaires à Londres, tandis que Morten étudie le design industriel, gagne une kyrielle de compétitions et crée des montres de sport ainsi que des appareils audiovisuels pour la célèbre marque Bang Olufsen.
A la fin des années 90, c’est à nouveau le ski qui réunit les deux compères. Victime d’une grave chute en bas d’une falaise, Jorn Werdelin reçoit pendant sa convalescence un appel de son ami qui lui propose de créer une montre de sport dont la vocation serait d’assurer la protection de son utilisateur tout en jouissant d’un design racé.
Scellée en 2002, l’association débute la conceptualisation de leur idée. Quatre années de développement seront nécessaires à la création du «Biformeter», un garde-temps étanche et résistant dont la particularité est de pouvoir l’emboîter sur un mini-ordinateur ultra-léger qui distille différentes informations utiles au sportif.

Baptisé «Land Instrument», ce logiciel très sophistiqué permet ainsi de capter la température extérieure, mesurer le rythme cardiaque, décompter le nombre de calories pendant l’effort, d’indiquer l’altitude ou encore la direction grâce à une boussole tridimensionnelle intégrée.
Autant de données précieuses pour un sportif, qu’il effectue une randonnée en montagne, une compétition de ski ou plus simplement une séance de fitness. Téléchargeables sur un ordinateur, ces mesures ont notamment permis d’assurer la sécurité de Leo Houlding et Kevin Thaw, deux des meilleurs alpinistes de la planète, lors de leur ascension libre sur le deuxième ressaut de l’arête nord-est de l’Everest en juin dernier.

De quoi satisfaire Linde Werdelin, qui fort de son succès intimiste, creuse gentiment son nid parmi les grands de l’horlogerie. En termes de ventes, l’entreprise fait déjà un carton au Danemark ainsi qu’en Grande-Bretagne. «Pour une marque si jeune, notre croissance est vraiment très encourageante», affirme Sarah Ball, marketing manager de Linde Werdelin. Nul doute désormais que la marque danoise fera parler d’elle lors des prochains salons horlogers.

Tribune de Genève

 

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