Simon & Membrez investit son usine neuve
 
Le 01-09-2008

Après trois ans de travaux, la fabrique familiale de boîtiers de montres a déménagé.

Décidément, c'était devenu trop petit. Les 3200 m2 de l'usine Simon & Membrez à Courtételle ne pouvaient plus contenir sa croissance. C'est ainsi qu'au début de ce mois d'août, les 210 employés de cette fabrique de boîtiers de montres ont pu investir de tout nouveaux locaux, à une poignée de kilomètres de là, à Delémont. Un bâtiment érigé au bout de trois ans de travaux et 20 millions d'investissement.

Philippe Membrez, fils de l'un des cofondateurs, et actuel directeur de cette SA en mains familiales, raconte sa nouvelle usine avec un sens du détail qui transpire l'enthousiasme. «C'est vrai, ce bâtiment, c'est un peu mon bébé. Je voulais tellement que ça soit parfait pour le premier jour! Parce que, si la première impression sur les employés est mauvaise, ça ne pardonne pas. Alors, avant le déménagement, j'ai passé des nuits ici avec les ingénieurs pour régler la température!»

Il faut dire que les trois dernières années ont été particulièrement étouffantes dans l'usine de Courtételle. Le personnel y a doublé, de 110 à 210 employés, et la production plus que triplé, de 37 000 boîtiers par an à 120 000 aujourd'hui. Une évolution portée par l'excellente santé du secteur horloger, puisque Simon & Membrez fournit une dizaine de marques de luxe suisses et travaille, en toute indépendance, pour les quatre grands groupes du secteur.

Respiration
Les 8000 m2 de verre et d'acier sont donc un véritable soulagement. L'architecture respire mieux et colle au flux de la production. Les couloirs se déroulent à mesure que les boîtiers prennent forme, tout en transparence. Les cloisons vitrées autorisent le directeur à faire visiter son usine sans déranger le personnel.

La ventilation souffle au plus près des besoins spécifiques de chaque étape de production. Dans la salle de montage, la poussière est maintenue au sol par une légère surpressurisation; la porte s'ouvre, l'air est poussé vers l'extérieur. Là où l'on galvanise, dans une salle pleine de bains chimiques au chrome et au cyanure, c'est l'inverse. La sous-pressurisation aspire l'air du couloir quand la porte s'ouvre et prévient l'échappée intempestive des effluves.

La sécurité est aussi une dimension essentielle de la nouvelle construction. L'an dernier, Simon & Membrez a été victime d'un hold-up à main armée, pour l'or, qui a méchamment marqué les esprits. D'où les nombreux sas, grillage extérieur et vitres de sécurité. «Mais nous ne voulions pas en faire un bunker», tempère Philippe Membrez. D'où l'importance des effets de transparence.

Surtout, dans la nouvelle usine, il y a plein de bureaux et d'établis encore vides: un manifeste d'optimisme, alors que la conjoncture s'assombrit. «Une croissance comme nous l'avons connue ces trois dernières années, non, nous ne l'aurons pas. Mais je suis très confiant pour la suite. L'horlogerie de luxe est une niche qui se porte encore très bien. Et au vu de notre carnet de commandes, nous nous préparons encore quelques belles années.»

Rinny Gremaud

 

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