Trois ans et demi pour le braqueur du musée
 
Le 10-11-2008

Le ministère public qui fait la moue et se donne un temps de réflexion avant de prendre une décision par rapport à un éventuel recours, une avocate qui reconnaît clairement que «l’objectif visé est atteint» et un condamné souriant, heureux de revenir de si loin…



Le Serbe de 47 ans impliqué dans le casse d’un musée horloger (en février 2006, au Sentier) a été condamné hier à une peine ferme de 3 ans et 6 mois. Il devra aussi supporter les frais de justice chiffrés à 61 653 francs. Mais déduction faite de ses deux années de préventive à la prison de La Croisée, il «s’en tire bien». C’est en tout cas le sentiment du substitut du procureur Magali Bonvin, qui, dans son réquisitoire de mardi, avait demandé une peine ferme de 5 ans pour «brigandage qualifié».


Affaire de pros

Le condamné et deux autres bandits — un quatrième avait servi de chauffeur — s’étaient emparés de montres et de bijoux (d’une valeur totale estimée à 500 000 francs) au musée Espace horloger. S’il a reconnu qu’ils ont «agi en professionnels» (l’opération a duré entre deux et trois minutes), le tribunal a néanmoins estimé que les casseurs n’ont pas été «particulièrement dangereux». Car, même s’ils ont fracturé des vitrines pour s’emparer d’un butin resté jusqu’ici introuvable, ils ne se sont pas montrés violents vis-à-vis de la réceptionniste. Et quand le conservateur a fait son apparition, ils se sont contentés de prendre la fuite.

Quand il aura fini de purger sa peine en Suisse, ce Serbe, connu pour sa violence et ses nombreuses fausses identités, sera extradé en Slovénie. Il devra y passer 11 ans en prison pour avoir aspergé d’essence un homme avant de lui bouter le feu, ne lui laissant ainsi aucune chance de survie. Arrêté, il avait réussi à s’évader en 2005. Ayant déjà été condamné aux Pays-Bas, en Italie et à Berne (en 1992), il va ainsi poursuivre son tourisme carcéral.

Après près de trente ans de carrière dans le milieu du banditisme, il a quand même appris quelque chose: «Faire de la criminalité ne paie pas. On se fait toujours rattraper.»

ABDOULAYE PENDA NDIAYE

24Heures

 

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