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Le CEO de Swatch Group, numéro un mondial du secteur, table sur une croissance dans tous les segments de la société pour 2009.
Deux hommes qui comptent pour l’horlogerie, mais deux points de vue différents. En quasi-écho à l’interview de Franco Cologni, président de la Fédération de la haute horlogerie (FHH) (lire «L’Agefi» du 6 novembre), Nick Hayek donne son point de vue sur la santé de l’horlogerie. Le CEO de Swatch Group, numéro un mondial de l’horlogerie, brosse un tableau nettement moins pessimiste de la situation que celui de la FHH.
L’horlogerie suisse se situe-t-elle à l’aube d’une crise?
Nick Hayek: Absolument pas. Nous avons vécu une période incroyablement euphorique ces dernières années. La tendance ne va pas se retourner du jour au lendemain. L’analyse de Swatch Group prévoit plutôt un ralentissement relatif de la croissance, mais de la croissance tout de même. Toute progression est l’antithèse exacte de la crise.
Vous restez donc optimiste?
Swatch Group va continuer de croître. Et ce malgré toute l’armée de pessimistes qui existent dans l’environnement boursier et malgré des taux de change qui ne sont pas forcément favorable à une société qui produit à 95% en Suisse et, qui plus est, exporte à 95% à l’étranger.
Et vos attentes pour 2009?
Dans la situation actuelle nos prévisions restent sur une croissance qui continuera dans tous les segments. Pas seulement dans le luxe mais surtout dans le milieu de gamme et le bas de gamme.
La Fondation de haute horlogerie s’attend à une sorte de saignée dans le milieu de gamme. Vous ne partagez certainement pas ce point de vue…
Swatch Group est la seule entité en Suisse qui n’est pas seulement leader dans le luxe et le grand luxe mais aussi dans le moyen et le bas de gamme. Nous constatons dans ces deux derniers une croissance extraordinaire qui va certainement continuer en 2009. La question du segment n’a d’ailleurs pas d’importance. Ce qui compte, c’est d’avoir une marque forte avec des bons produits, une bonne communication et une excellente distribution. Et ceci est certainement le cas dans notre groupe. Dans tous les segments d’activités d’ailleurs.
Avez-vous des chiffres pour étayer votre propos?
Désolé, nous ne donnons pas de détails, mais la croissance de ces deux segments n’a certainement pas à rougir de celle du luxe.
Et le luxe justement?
Le luxe se porte également bien.
Quelle est la marche de vos affaires aux Etats-Unis, pays de tous les dangers en ce moment?
Nous comptons sur une croissance aux Etats-Unis. Le climat de consommation y est pourtant moribond… Pas du tout. Je suis au contraire très confiant. L’élection du nouveau président Barack Obama est un formidable vecteur d’enthousiasme. L’espoir renaît dans le pays et ceci va aider très vite à surmonter les obstacles et créera de nouvelles opportunités.
BASTIEN BUSS AGEFI |